ASTROYUKI.com

DANS 20 MILLIARDS D'ANNÉES, LES GALAXIES VONT S'ÉVAPORER

Milliards d'années après milliards d'années, l'expansion de l'Univers s'accélère, éloignant irrésistiblement les astres les uns des autres. Alors que, dans le bras d'Orion de la Voie lactée, le Soleil devenu géante rouge engloutit la Terre, cette extension de l'espace commence à prendre le dessus sur la gravitation.
50 millions d'années avant la fin, soit dans 20 milliards d'années environ, l'expansion a tellement éloigné les amas de galaxies qu'ils sont hors de la vue des plus puissants télescopes. Laniakea, notre superamas, se disloque ; puis c'est au tour de toutes les galaxies qu'il abrite, y compris la Voie lactée.
20 millions d'années avant la fin, les événements s'accélèrent. Les amas ont totalement disparu et la Voie lactée n'est plus que l'ombre d'elle-même : la majorité de ses centaines de milliards d'étoiles ont été dispersées aux quatre vents de l'espace.
1 million d'années avant la fin, toutes les galaxies ont disparu. Elles se sont complètement évaporées, et leurs étoiles, désormais isolées, subissent à leur tour la terrible expansion cosmique. Devenu une naine blanche, étoile ultra-dense de la taille de la Terre, le Soleil s'isole dans l'espace avec les planètes qui lui restent.



QUELQUES JOURS AVANT LA FIN, LES PLANÈTES VONT SE BRISER

Quelques années avant la fin, l'expansion de l'Univers, de plus en plus folle, commence à arracher les planètes à leur étoile. Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune se séparent du Soleil. C'est la fin du système solaire et de tous les systèmes planétaires. Des milliards de milliards d'astres errants peuplent l'Univers.
Quelques jours avant la fin, les planètes sont si éloignées de leur étoile que leur ciel apparaît totalement vide et obscur. C'est la nuit permanente sur toutes les planètes de l'Univers. Et sur chacune d'entre elles, la gravité, compensée par l'expansion, commence à s'affaiblir.
Une heure avant la fin, les planètes se fissurent, se brisent, dispersant leur matière alentour dans de gigantesques nuages de poussières. Puis c'est au tour des étoiles de se disloquer. Le phénomène est d'une violence inouïe : en quelques dizaines de minutes, tous les astres sont détruits.
Quelques minutes avant la fin, le Soleil, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune se sont désagrégés… Il ne reste plus aucun astre dans l'Univers, ni étoile, ni planète, ni satellite, ni astéroïde. Les courants de poussières, vestiges de l'ancien monde, se dispersent à une vitesse telle que cela paraît instantané.



DANS LA DERNIÈRE SECONDE, LES ATOMES VONT SE DISLOQUER

Une seconde avant la fin, il n'y a plus de témoin pour assister au dernier souffle de l'Univers. Seuls vestiges d'un monde détruit : les atomes, emportés par l'expansion cosmique à une vitesse faramineuse.
Un millionième de milliardième de seconde avant la fin, l'expansion de l'Univers prend le dessus sur les forces qui assurent la cohésion des atomes. Ces derniers se disloquent brusquement.
Un milliardième de milliardième de seconde avant la fin, les constituants des atomes - électrons, quarks -, les photons… rien ne survit à l'énergie atteinte par l'Univers dans cette folle expansion.
A l'instant zéro final, l'Univers est totalement vide et sa vitesse d'expansion infinie… Cette explosion cosmique en sonne le glas. Le temps s'arrête.
C'est la fin de tout.D'abord l'indifférence polie. Puis des haussements d'épaules. Enfin, des doutes, des interrogations… et de l'excitation. Telles ont été successivement, depuis deux ans, les réactions des cosmologistes - ces scientifiques qui étudient l'Univers dans son ensemble - à la publication de nouvelles mesures de la "constante de Hubble".
La constante de Hubble ? Ce nombre est tout simplement la vitesse à laquelle s'étend l'Univers : il quantifie son expansion, sa dilatation, sa propension à ne cesser de s'étirer tel un film plastique. Et, partant, son âge, son histoire depuis les origines, son évolution… et sa fin.
La mesure de cette constante, notée H0, est depuis près de cent ans l'enjeu cosmologique numéro un. Etablie pour la première fois en 1929 par le célébrissime astronome américain Edwin Hubble, elle a occupé depuis à elle seule trois générations d'astronomes.
La question est simple : de combien grandit un cube d'espace d'une dimension donnée - les cosmologues prennent comme référence une longueur de 1 mégaparsec (Mpc), soit 3,26 millions d'années-lumière ?